Le temps, Juin 2023

A Genève, le design vintage

A la fois showroom, atelier et galerie, Edra vient d’ouvrir ses portes à Genève avec une collection de mobilier signé, textiles et services personnalisés de tapisserie.

Patronne du nouveau showroom genevois Edra, Lili Chuard a pu développer son œil pour l’art dès son plus jeune âge. Avec son père, ingénieur et artiste, et sa mère, bijoutière, elle parcourt le monde. Sa grand-mère, qui habite Saint-Gall, au cœur de l’industrie textile suisse, attise son goût du textile. Dans ses souvenirs d’enfant est gravée la boutique de l’homme surnommé «le Magicien d’Oz» – le grand Jakob Schlaepfer –, qui regorgeait de rouleaux de velours, de dentelle, de brocard de soie, de crêpe de Chine et d’autres trésors d’exception à dénicher.

Après ses études en architecture d’intérieur à la Haute Ecole d’art et de design de Genève et inspirée à la fois par l’architecture avant-gardiste de Rem Koolhaas et les conceptions surréalistes de Joep van Lieshout, elle part effectuer des stages dans des cabinets d’architecture aux Pays-Bas. De retour en Suisse, Lili travaille dans le monde de l’art, avec le marchand atypique Daniel Varenne. Après l’architecture d’intérieur et l’art, sa troisième passion sera la tapisserie. Pendant quelques années passées à Londres avec son mari et ses enfants, elle suit un cours de tapisserie avec Bob Barnett. «Cet ancien prisonnier a connu cet artisanat en expurgeant sa peine et a ensuite fondé une école», précise la quadragénaire.

Pièces signées et conseils

Jeudi 15 et vendredi 16 juin, elle inaugure son showroom genevois de midi à 18h, pour ensuite ouvrir lors d’événements réguliers et sur rendez-vous. «Ma collection de mobilier ne tient pas dans le showroom, mais la quasi-totalité est cataloguée sur le site web d’Edra,» détaille Lili en se promenant entre des chaises à franges Dimore Studio et un fauteuil «Catherine» de JosephAndré Motte. «Mais je garderai toujours des pièces exclusives pour ce lieu où je vais exposer des œuvres d’artistes contemporains, en commençant par les céramiques de l’Anglaise Sophie Wilson et les nappes brodées de la Française Sarah Espeute.» En plus de ces pièces signées, le conseil en tapisserie permet de personnaliser certaines pièces, comme le prouve l’intrigant modèle de canapé années 1970, avec lampes et cendriers intégrés, chiné au fin fond de l’Italie en très mauvais état et revêtu par Lili d’un tissu en velours reprenant les mêmes tons bruns…